Créé en 1890 au Théâtre Mariinsky, ce spectacle reste un pilier du répertoire classique. Inspiré des contes de Perrault et Grimm, il marque l’histoire de la danse par sa richesse musicale et sa mise en scène féerique.
Commandé par les Théâtres impériaux russes, l’œuvre fusionne conte et technique. Avec près de quatre heures de représentation, elle se distingue par sa structure en prologue et trois actes.
Les rôles de la Fée des Lilas et de Carabosse symbolisent le duel entre bien et mal. Bien que la réception critique fût mitigée, le public l’a immédiatement adoptée.
Aujourd’hui encore, cette pièce captive par son équilibre entre tradition romantique et modernité. Elle sera à l’affiche de l’Opéra Bastille en 2025, preuve de son intemporelle magie.
L’histoire et la genèse du ballet
L’aventure commence par une commande officielle en mai 1888. Ivan Vsevolojski, directeur des Théâtres impériaux, souhaite un spectacle enchanteur. Il confie le projet à Marius Petipa, maître de ballet, et Piotr Ilitch Tchaïkovski.
La collaboration entre Tchaïkovski et Petipa
Petipa fournit des instructions précises sur les tempos et les structures. Tchaïkovski, inspiré, compose une partition en un an. Leur objectif ? Surpasser Le Lac des cygnes, œuvre précédente au succès mitigé.
La première représentation au Théâtre Mariinsky
Le 15 janvier 1890, le théâtre Mariinsky accueille la création. Carlotta Brianza incarne Aurore, tandis que Pavel Gerdt joue le Prince Désiré. La scène est marquée par le rôle audacieux de Carabosse, interprété par un homme.
L’inspiration littéraire : Perrault et les frères Grimm
Le livret puise dans les contes de Charles Perrault et des frères Grimm. Des personnages secondaires, comme le Chat botté, enrichissent l’histoire. La fin originale est modifiée pour ajouter une touche féerique.
Le tsar Alexandre III qualifie le ballet de « très joli », un commentaire qui déçoit Tchaïkovski. Pourtant, le public adore cette version revisitée, aujourd’hui considérée comme un pilier du répertoire classique.
La musique de Tchaïkovski : un joyau symphonique
La partition de ce ballet révèle toute la maîtrise du compositeur. Avec 60 musiciens, elle marque une avancée dans l’orchestration classique. Des instruments comme le glockenspiel et la harpe y apportent une touche féerique.
L’orchestration et les leitmotivs
Chaque personnage possède son propre thème musical. La Fée des Lilas est évoquée par des clarinettes légères. Carabosse, elle, surgit avec des trombones et un piccolo strident.
Les fées secondaires bénéficient aussi de variations subtiles. Un dialogue entre bois et cordes souligne leur grâce. Cette innovation renforce la dimension magique du spectacle.
Les thèmes principaux et leur symbolisme
La valse d’Aurore, en sol majeur, incarne la jeunesse. Sa mélodie fluide contraste avec les tensions dramatiques. L’acte II plonge dans une atmosphère onirique, tandis que l’acte III explose de joie baroque.
Des références à la musique française enrichissent l’ensemble. Menuets et pavanes rappellent l’élégance des cours royales. Ces choix stylistique font de cette œuvre un pont entre les époques.
Élément musical | Instruments | Effet recherché |
---|---|---|
Thème d’Aurore | Violons, harpe | Poésie et innocence |
Carabosse | Trombones, piccolo | Menace et chaos |
Fée des Lilas | Clarinettes | Protection et douceur |
Cette partition influença même Igor Stravinski. Sa réorchestration pour Diaghilev en 1921 témoigne de sa modernité. Pour explorer davantage le génie de Tchaïkovski, découvrez sa biographie complète.
La chorégraphie de Marius Petipa
Marius Petipa, maître ballet légendaire, a marqué l’histoire avec sa vision novatrice. Son travail combine rigueur technique et magie scénique, créant un équilibre parfait entre féerie et précision.
Les pas de danse et les scènes marquantes
Le pas de cinq des prétendants d’Aurore révolutionne les codes classiques. Avec ses enchaînements complexes, il met en valeur la virtuosité des danseurs. La variation d’Aurore, incluant 32 fouettés, reste un défi technique incontournable.
La valse des guirlandes (acte I) illustre la maîtrise des ensembles. Les mouvements synchronisés du corps de ballet forment des motifs géométriques époustouflants. Cette scène, inspirée de la belle danse française, est souvent citée en référence.
L’équilibre entre féerie et technique classique
Petipa utilise l’espace pour symboliser les forces opposées. Les personnages bienveillants évoluent avec fluidité et verticalité. À l’inverse, Carabosse se distingue par des gestes saccadés et angulaires.
Le pas de deux final (acte III) repousse les limites avec ses portés acrobatiques. Cette action spectaculaire captive encore aujourd’hui. L’influence de Petipa se ressent dans les adaptations modernes, comme celle de Rudolf Noureev en 1989.
Élément chorégraphique | Acte | Impact |
---|---|---|
Pas de cinq | I | Innovation structurelle |
32 fouettés | I | Défi technique |
Valse des guirlandes | I | Harmonie d’ensemble |
Pas de deux final | III | Climax émotionnel |
Avec plus de 200 représentations en dix ans au Ballet impérial, ce spectacle confirme son succès intemporel. La chorégraphie, préservée grâce à la notation Stepanov, a été fidèlement reconstruite en 1999.
Les représentations notables et l’héritage
Ce spectacle mythique a inspiré des générations d’artistes. Son influence traverse les époques, marquant l’histoire des théâtres et de la danse. Des réinterprétations audacieuses aux reconstitutions fidèles, chaque version apporte une touche unique.
Les reprises modernes et les adaptations
En 1921, Diaghilev présente une version révolutionnaire. Avec des décors de Bakst et une réorchestration de Stravinski, elle choque puis fascine. Malgré son échec financier, cette production devient un jalon artistique.
Plus tard, Rudolf Noureev réinvente les pas de deux pour l’Opéra de Paris. Sa vision technique complexifie la chorégraphie originale. Ces innovations séduisent les puristes comme les néophytes.
- 1959 : Disney utilise 90% de la partition pour son film d’animation
- 1987 : Kenneth MacMillan accentue le drame psychologique
- 2015 : Alexeï Ratmansky restaure la mise en scène historique pour le Mariinsky
L’amour du public ne faiblit pas. Avec 500 représentations annuelles dans le monde, ce ballet reste un sujet d’étude passionnant. Les collaborations transartistiques, comme celles de Bakst, enrichissent encore son héritage.
Les chorégraphes contemporains y trouvent une source inépuisable d’inspiration. Cette œuvre continue de captiver, preuve de sa magie intemporelle. Elle parle toujours aux filles et aux garçons du XXIe siècle.
Conclusion : l’éternel charme de La belle au bois dormant
Classé 2e ballet le plus joué en Russie en 1903, il devance même Casse-Noisette. Son alliance entre conte et abstraction musicale en fait un modèle pour les danseurs, comme Aurélie Dupont.
Les relectures modernes y voient une métaphore du sommeil sociétal. Une reconnaissance UNESCO en 2025 pourrait couronner son statut de patrimoine immatériel.
Tamara Karsavina le résumait : « Ce ballet incarne l’âme russe éprise de merveilleux français ». Preuve que son enchantement classique traverse les époques.
FAQ
Quand a eu lieu la première représentation de ce ballet ?
Quelle est l’origine du conte utilisé pour le livret ?
Qui a composé la musique de ce spectacle ?
Quel rôle joue la Fée Lilas dans l’histoire ?
En quoi la chorégraphie de Petipa est-elle révolutionnaire ?
Quelles œuvres de Tchaïkovski sont similaires ?
Où peut-on voir une version moderne de ce ballet ?
Liens sources
- https://grandsballets.com/fr/rubriques/la-composition-de-la-musique-de-la-belle-au-bois-dormant-par-tchaikovski-2/
- https://www.sortiraparis.com/scenes/spectacle/articles/316151-la-belle-au-bois-dormant-le-ballet-de-noureev-et-tchaikovski-a-l-opera-bastille
- https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Belle_au_bois_dormant_(ballet)
- https://www.radioclassique.fr/histoire/oeuvres/la-belle-au-bois-dormant-de-tchaikovsky-mariage-feerique-de-la-musique-et-de-la-danse/
- https://www.resmusica.com/2015/02/23/une-belle-au-bois-endormant/
- https://blog.newzik.com/blog/biographie-pyotr-ilitch-tchaikovski
- https://www.resmusica.com/2025/03/13/le-grand-reveil-de-la-belle-au-bois-dormant-a-lopera-bastille/
- https://noureev.org/rudolf-noureev-choregraphie/rudolf-noureev-la-belle-au-bois-dormant-petipa/